top of page

I S R A Ë L - Le poète de Gaza, Yishaï Sarid

  • Photo du rédacteur: Frederique Josse
    Frederique Josse
  • 21 sept. 2024
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 14 oct. 2024




Dans Le poète de Gaza, Yishaï Sarid nous propulse au cœur des ténèbres du conflit israélo-palestinien, à travers les yeux d’un agent des services secrets israéliens. Chargé d’une mission troublante, il doit infiltrer les réseaux terroristes et s’approcher de Hani, un poète palestinien mourant. Un choix de protagoniste déroutant, car ici, le héros n’est ni un combattant aguerri ni un pur idéologue. C’est un homme plongé dans un dilemme moral, partagé entre son devoir et l’humanité qui l’étouffe lentement. Sarid joue sur cette ambiguïté, cette zone grise où la violence n’est jamais loin, mais où l’art, fragile et lumineux, offre encore une chance de salut.



La poésie comme ultime résistance



Au cœur du roman, la poésie devient le fil conducteur. Hani, le poète palestinien, est bien plus qu’un simple personnage secondaire. Il est le symbole de la résistance non armée, de cette force brute des mots face aux balles. La poésie est une arme silencieuse, une forme de rébellion contre l’horreur du quotidien. Sarid nous plonge dans un Gaza où la parole, parfois, fait plus de bruit qu’un attentat suicide. Hani incarne l’espoir désabusé, celui de trouver, dans la dernière phase de sa vie, une échappatoire à la barbarie ambiante.


Une critique acerbe de la société israélienne



Mais Le poète de Gaza ne se contente pas de parler de Gaza. À travers son récit, Sarid livre une critique profonde de la société israélienne. L’agent, cet homme froid, méthodique, en vient à questionner son propre rôle, sa place dans cette guerre qui semble sans fin. En confrontant son personnage à la poésie, Sarid met en lumière l’anesthésie collective, l’incapacité à ressentir, à s’émouvoir dans une société qui privilégie la sécurité à tout prix. L’art devient alors le seul vecteur capable de briser cette insensibilité. Sarid nous pousse à réfléchir : que devient une société qui tue la poésie au nom de la survie ?


Zoom sur : Gaza, une prison à ciel ouvert


À travers Le poète de Gaza, Sarid capte l'essence d'une réalité géopolitique complexe : Gaza, souvent décrite comme une prison à ciel ouvert. Bloquée, coupée du monde, c’est une terre où les rêves se heurtent aux murs, où les espoirs se brisent sous les bombes. Le portrait qu’en fait Sarid résonne avec les rapports récents des ONG internationales, dénonçant la crise humanitaire grandissante. Gaza n’est pas seulement un champ de bataille, c’est une tragédie à huis clos, où chaque souffle est un acte de résistance. Une enclave où les mots, tout comme les vies, sont en sursis.


  • Titre : Le poète de Gaza (Titre original : Tahanat Ha'atzir - תחנת העצר)

  • Auteur : Yishaï Sarid

  • Édition française : Actes Sud, Collection Babel Noir

  • Traductrice : Laurence Sendrowicz

  • Date de parution originale (Israël) : 2010

  • Date de parution en France : 2011





Comments


bottom of page